
Cela faisait plusieurs années que je n’avais plus refait le parcours autour du lac de Morat. La dernière fois, c’était en 2021. Je ne sais même plus si je m’entraînais pour une course en particulier ou si je voulais « juste » refaire le tour pour le fun.
Ce qui est certain, c’est que mon entraînement d’aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de ma préparation pour le marathon de Lucerne, qui aura lieu le dimanche 26 octobre. La météo annoncée, et surtout les températures plus agréables (20 degrés), m’ont encouragé à me lever dès que je me suis senti plus ou moins reposé ce matin.
Réveil à 07h30 et départ à 07h45, après avoir recouché la petite qui s’était levée pendant que je me préparais.
J’ai réussi à la convaincre de se recoucher en lui disant que j’allais chercher un gâteau…
Heureux de mon tour de passe-passe, je me suis installé derrière le volant et j’ai roulé en direction de Morat pour mon tour du lac. J’ai appris à mon retour qu’Audrey était sortie dans la cage d’escalier, peu après mon départ, parce que je ne revenais pas… avec le gâteau.
Revenons à ma sortie longue.
Le départ a eu lieu à Sugiez. Je me suis garé à la gare CFF. À titre d’info, le parking m’a coûté CHF 4.– (tarif minimum) pour les 3 h max que j’avais prévues pour mon tour du lac et l’achat du fameux gâteau tant attendu par Audrey.
Petite digression pour faire un peu de pub – même s’il n’en a pas besoin – à la Boulangerie Guillaume à Sugiez. Ses délicieux gâteaux du Vully (à la crème ou aux lardons, mon préféré) font de sa boulangerie un endroit très fréquenté. On revient encore une fois à cette question : courir pour manger ou manger pour courir ? Je n’ai pas encore tranché, j’ai donc pris deux gâteaux. Un pour chacune des possibilités 🤣.
Un peu après 08h15, j’entame ma boucle.
Comme ravitaillement : une flasque de boisson isotonique de 5 dl, une barre de céréales et… un gel. Rien de plus. Une semaine après ma participation au semi-marathon d’Aletsch, ce retour à l’entraînement me réjouissait au plus haut point. Je n’avais pas prévu de recommencer avant lundi (pour bien recharger les batteries), mais dès que j’ai imaginé le retour sur les rives du lac, j’ai décidé que je ne pouvais pas attendre. Et j’avais quand même une idée derrière la tête : me tester sur certaines portions du parcours à une allure à laquelle j’aimerais courir le marathon cet automne, à savoir 4’45/km.
Pourquoi cette allure ?
Pourquoi pas, dans un premier temps…
Ensuite, j’ai pris mon allure moyenne lors de mon record sur semi-marathon ce printemps (4’28/km) et j’ai ajouté 15 secondes au kilomètre.
Force est de constater que mon record sur semi est derrière moi, niveau forme (presque trois mois). Tous les 10 km, j’ai accéléré l’allure pendant 2 km. Je me sentais bien, j’ai adoré le parcours avec cette température, le fait de courir dans la fraîcheur de la forêt, de ressentir le vent sur mon corps… Ça faisait vraiment du bien.
Je me sentais tellement bien que j’ai décidé d’accélérer la cadence et de suivre mes sensations. Les jambes en redemandaient, alors je leur ai laissé les commandes jusqu’à la fin du parcours.
Cet entraînement à mon allure marathon potentielle était donc l’occasion rêvée de tester l’effet de la prise de gel, et surtout l’impact que cela aurait sur mon organisme. J’ai en tête les images de coureurs pris de maux de ventre atroces, obligés d’arrêter leur course à cause de troubles digestifs. C’est pourquoi j’ai décidé de tester le gel qui sera distribué durant la course.
Je n’ai pas une grande expérience du marathon, mais j’imagine bien qu’il y aura des moments difficiles où j’aurai besoin d’un coup de boost. Je préfère donc tester le ravitaillement (boisson, barre, gel) pour savoir comment mon corps réagit le jour J.
Bonne nouvelle : la prise de gel s’est déroulée sans encombre. Pas de troubles gastriques, pas de vomissements comme Marianne Hogan la semaine dernière à la Western States Endurance Run. Même si le goût et la consistance ne sont pas incroyables, l’essentiel est ailleurs.
L’expérience gel va donc se poursuivre dans mes séances d’endurance longue.
Pour cette première, je ne suis toutefois pas en mesure de dire dans quelle mesure la prise de gel m’a vraiment boosté et m’a aidé à maintenir l’allure de 5’00/km pendant plusieurs kilomètres. L’effet placebo… peut-être.
Premier enseignement de cet entraînement.
Le second est lié à mes nouvelles chaussures de course.
Lors de mon semi-marathon, j’ai eu des cloques aux deux pieds ; je vous laisse imaginer mon état dès le 14e-15e kilomètre. Je pensais que c’était parce que les chaussures étaient trop neuves, et que je portais des chaussettes inadéquates. Je sentais mes pieds glisser dans les chaussures.
Cette sensation de flottement ne m’avait jamais posé problème avec mes anciens modèles, mais elle est revenue aujourd’hui. Et pourtant, j’avais bien pris soin de lacer correctement mes chaussures et de mettre des chaussettes adaptées.
S’il y a eu du mieux par rapport au semi-marathon (pas de cloques visibles à H+4), j’ai quand même la sensation désagréable que l’inspection de mes pieds demain ne sera pas des plus réjouissantes.
Je vais donc revoir ma copie côté chaussures de course : ce modèle n’est pas fait pour moi.
Troisième enseignement (oui, j’analyse beaucoup mes entraînements — mais fort heureusement, tous ne font pas l’objet d’un article de blog 😉) :
j’ai… comment dire… des problèmes de frottement du t-shirt sur les tétons.
Je vous vois déjà sourire derrière votre téléphone 😄.
Je n’avais jamais eu ce souci jusqu’à mon semi-marathon, où j’ai souffert le martyre. Aujourd’hui, j’ai mis un autre t-shirt en pensant que le problème venait du tissu.
Force est de constater que ce n’était pas ça… Dès le 14e-15e kilomètre, la même sensation désagréable est revenue.
C’est étrange, mais je pense que cela vient de ma manière de courir, qui a un peu évolué ces dernières années. J’utilise davantage mes bras pour la propulsion, ce qui entraîne plus de mouvement du t-shirt… et donc plus de frottements.
Je ne me ferai plus avoir : désormais, toutes mes sorties longues se feront avec des pansements de protection préventifs.
Comme vous le voyez, il y a beaucoup d’enseignements pour une seule sortie.
C’est ça que je recherche dans le fait de construire moi-même mon programme d’entraînement depuis que j’ai terminé ma formation d’entraîneur : Expérimenter, analyser, adapter, expérimenter.